Titre.
Non plus sérieusement, est-ce que vous réussissez, et surtout comment vous faites, pour prendre des vacances sans avoir peur de ne plus recevoir de commandes de vos clients à votre retour, et vous défaire de la peur de passer à côté de plein de travail ?
Je voudrais vraiment prendre des vacances, sachant de que je n’en ai pas pris cet été, mais cette angoisse me bouffe c’est pénible.
Alors, je suis indépendant depuis que j’ai finis mes études il y a quelques années :
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Est-ce que je réussis, non, clairement j’aurais eu une carrière beaucoup plus confortable et avantageuse niveau finances si j’avais décroché un salaire comme tout le monde, mais mon train de vie (rural, à noter) ne requiert pas tant d’argent que ça, et surtout, ce que je ne gagne pas en économies, je l’ai gagné en temps et liberté, et ça, pour moi, ça reste primordial. Du coup je ne le vis pas comme un échec, mais je pense que, malgré la belle aventure que c’est, c’était peut être trop tôt pour se lancer en autoentreprise aussi jeune. Je regarde, et postule même, par curiosité, à certaines offres sur le marché, mais il faudra un poste (et salaire) de rêve pour que je change de status.
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Prendre des vacances sans avoir peur de ne plus recevoir de commandes des clients à mon retour : En fait je prend le problème à l’envers, je m’arrange pour avoir des commandes / contrats sur la durée, les finir avant les vacances, ou bien partir en vacances entre deux contrats. Le principal c’est d’avoir des deadlines claires pour pouvoir jouer autour. J’ai l’avantage de n’avoir besoin que d’un pc pour travailler, donc je peux théoriquement bosser partout, même en vacances. La nature de mon métier fait aussi que je vis mon travail au jour le jour, il n’y a pas une heure sans que je n’absorbe le monde pour m’inspirer pour le travail. Autrement dit : je suis toujours en vacances, et je n’ai jamais de vacances, car ma vie perso et ma vie pro ont énormément flouté leurs délimitations. Attention ça ne veut pas dire que je vis pour travailler, simplement que d’une certaine façon, je fais le travail de mes rêves et qu’il ne m’apparaît pas tant comme un travail mais comme une passion pour laquelle je fais rentrer de l’argent sur le compte en banque. C’est donc beaucoup plus facile pour moi de gérer cette ambiguïté. Je ne supporterais pas d’être bloqué des mois par le salariat sans pouvoir partir en vacances quand je le souhaite.
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Se défaire de la peur de passer à côté de plein de travail : Là par contre je ne m’en inquiète pas trop, j’ai des bonnes économies de côté malgré ma petite rentabilité, je n’ai pas envie de travailler en permanence, j’ai les contrats qui me suffisent et n’en veux pas plus que je ne puisse accomplir. Être indépendant c’est beaucoup de sacrifices et de discipline pour réussir, malheureusement. L’important c’est de conserver les clients réguliers, comme toi je n’ai pas pris de vacances cet été, juste parti les weekends pour souffler un peu.
Voili voilou, je réponds pas directement à tes inquiétudes mais j’espère que ça peut t’aider d’avoir une perspective supplémentaire ! Bon courage ♥
Merci beaucoup pour ton message, c’est super intéressant de voir comment d’autres indépendants vivent leur travail.
C’est très intéressant l’idée de jouer avec les délais pour se dégager du temps aussi, j’avoue que depuis mon mois d’août bien trop rythmé je veux prendre l’habitude de demander des délais beaucoup plus long, justement pour me permettre soit des journées de travail plus courtes (genre ne bosser que le matin), soit des congés par-ci, par-là. C’est une idée d’organisation à creuser et je crois que c’est faisable dans mon domaine.
J’ai une très grande envie de retourner à la campagne aussi, tout est bien moins cher et la ville me fatigue un peu. Mes amis sont tous ici et je n’ai pas très envie d’acheter une voiture, ce qui me décourage. Mais quand même la campagne me manque terriblement.
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Je ne suis pas indépendant, mais dans mon entourage, les indépendants que je connais sont sur des missions de longue durée (oui c’est du salariat déguisé, mais en Belgique c’est moins condamné qu’en France). Du coup pour eux ça reste assez gérable.
Pour un modèle de commandes comme le tien ça doit être beaucoup plus compliqué effectivement
J’ai été prestataire dans une grosse boîte française où certains ont eu des missions de plus de 10 ans (moi j’ai du faire “seulement” 6 ou 7). Techniquement moi j’étais pas indépendant, j’étais employé d’une petite ESN, mais peu importe, j’aurais pu l’être et j’en connaissais, qui bossaient exactement sur le même genre de missions. 10 ans, c’est clairement pas de la prestation.
J’avais un collègue (lui-même indépendant) qui m’avait dit qu’à tout moment il pouvait techniquement faire valoir le temps qu’il avait bossé pour la même boîte devant la justice et les forcer à l’embaucher. Bien sûr, c’était pas spécialement dans son intérêt.
Intéressant le modèle belge tiens, je ne savais pas.
Pour un modèle de commandes comme le tien ça doit être beaucoup plus compliqué effectivement
Parfois j’ai presque envie de faire semblant de ne pas être dispo pendant deux semaines plutôt que de dire que je prends des vacances tellement ça m’angoisse cette histoire. Surtout parce que j’ai eu un premier trimestre vraiment très calme, presque sans travail, jusqu’à ce que je trouve mon nouveau client qui me donne beaucoup de travail. C’est surtout ce client là que j’ai peur de ne pas retrouver…
Intéressant le modèle belge tiens, je ne savais pas.
C’est assez à la mode dernièrement, surtout à cause du taux d’imposition très élevé (on arrive rapidement à 40%)
Ils cherchaient justement à chasser les société unipersonnelles:
Taxation à l’IPP des sociétés unipersonnelles Ceux qui choisissent de mettre leur activité indépendante en société seraient soumis à l’impôt des personnes physiques (IPP) au lieu de l’impôt des sociétés. Bruno Colmant fait pour sa part remarquer que la mise en société ne se fait pas que pour des raisons fiscales, il s’agit aussi de séparer les patrimoines afin de protéger le patrimoine privé
C’est surtout ce client là que j’ai peur de ne pas retrouver…
Ca doit être stressant effectivement. Si ce n’est pas indiscret, dans quel domaine travailles-tu?
Merci pour l’article, très intéressant. C’est une bonne chose que les syndicats s’intéressent à ces profils ! En revanche j’ai peur que ton lien archivé ne marche pas chez moi :/
Je travaille dans la rédaction/traduction. Principalement institutionnel et depuis peu je voudrais me spécialiser dans le juridique.
archive.ph Un faux départ pour la future réforme fiscale | L’Echo Jean-Paul Bombaerts 6–7 minutes
TVA à 22%, taxation des loyers et des plus-values, suppression de l’épargne pension: les pistes du groupe de travail sur la future réforme fiscale ne suscitent pas beaucoup d’adhésion.
Les pistes avancées par le groupe de travail mandaté en début d’année par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) en vue de la future réforme fiscale, promise pour 2024, n’éludent pas les sujets qui fâchent. Le groupe de travail est dirigé par Mark Delanote, professeur de droit fiscal à l’université de Gand (UGent). Même s’il ne s’agit que de pistes ayant fuité dans La Libre le week-end dernier, elles font déjà grincer quelques dents. Reprenons.
Étalement des tranches d’imposition
Un des grands défauts de l’impôt des personnes physiques en Belgique, c’est la quasi-absence de progressivité. Dès qu’on atteint 40.000 euros bruts par an, on est taxé à 50%, soit le taux maximal. D’où la suggestion d’étaler davantage les tranches d’imposition. En dessous de 45.000 euros, on serait taxé à 25%. Entre 45.000 et 75.000 euros, ce serait 45%. Au-delà, on appliquerait 50%. Ce faisant, on allègerait la pression fiscale. À ceci près qu’on supprimerait le quotient conjugal.
Relèvement de la TVA à 22%
Relever la TVA de 21 à 22% s’inscrirait dans le cadre d’un glissement des charges sur le travail vers la consommation. Parallèlement, le groupe de travail suggère de rationaliser la multitude de taux réduits qu’affectionnent nos politiques. Reste que beaucoup jugent une hausse de la TVA antisociale, dans la mesure où la consommation pèse proportionnellement plus pour les bas revenus.
30
%
Dans la note du groupe de travail, les loyers et les plus-values seraient taxés à 30%, comme le précompte mobilier.
Taxation des loyers et des plus-values immobilières
Les loyers et les plus-values seraient taxés à 30%, comme le précompte mobilier, en échange d’une déduction des coûts. Le Syndicat National des Propriétaires et des Copropriétaires (SNPC) s’insurge et rappelle que les propriétaires sont déjà taxés par le biais des droits d’enregistrement, de succession et de donation. Le SNPC pointe en outre les nombreuses taxes provinciales et communales (permis d’urbanisme, entretien des égouts, surfaces de bureaux, piscines privées, etc.) qui frappent les propriétaires. " “En taxant les loyers, la charge fiscale va immanquablement être déplacée du propriétaire vers le locataire par une hausse des loyers.” "
Bruno Colmant
Professeur à l’UCLouvain et à l’ULB
Bruno Colmant, professeur à l’UCLouvain et à l’ULB, et lui-même ancien membre du CSF, estime pour sa part qu’il vaudrait mieux commencer par revaloriser les revenus cadastraux. “Sans cela, la charge fiscale va immanquablement être déplacée du propriétaire vers le locataire par une hausse des loyers”, prévient-il.
Taxation des plus-values sur actions
L’idée serait de taxer les plus-values sur actions (actuellement exonérées) à 30%, soit le même niveau que les dividendes. Encore faut-il voir ce qu’on fera de la récente taxe sur les comptes-titres qui dépassent 1 million d’euros et qui rapporte 460 millions d’euros par an.
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Suppression du 3ᵉ pilier des pensions
L’épargne-pension est très prisée des Belges, qui déduisent cette forme d’épargne censée compléter la pension légale notoirement basse pour les salariés du secteur privé. Bruno Colmant juge antisociale l’idée de supprimer cette déduction: “Plus de 3 millions de Belges apprécieront. Les bras m’en tombent. Autant dire que c’est la négation de toute l’architecture des pensions.”
Taxation à l’IPP des sociétés unipersonnelles
Ceux qui choisissent de mettre leur activité indépendante en société seraient soumis à l’impôt des personnes physiques (IPP) au lieu de l’impôt des sociétés. Bruno Colmant fait pour sa part remarquer que la mise en société ne se fait pas que pour des raisons fiscales, il s’agit aussi de séparer les patrimoines afin de protéger le patrimoine privé. " “Il faut taxer plus lourdement les revenus mobiliers sans risque que les dividendes afin de stimuler l’investissement et l’entrepreneuriat.” "
Bruno Colmant
Professeur à l’UCLouvain et à l’ULB
Fiscalité incitative
D’une manière générale, estime Bruno Colmant, la future réforme fiscale devrait être davantage incitative “en détaxant la prise de risque, c’est-à-dire taxer plus lourdement les revenus mobiliers sans risque que les dividendes afin de stimuler l’investissement et l’entrepreneuriat”.
Côté politique, seul le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a réagi sur Twitter en considérant que ce qu’il faut, ce n’est pas un “tax shift” mais un “tax down”. “L’accord de gouvernement dit: pas de nouveaux impôts pour ceux qui travaillent, épargnent, investissent. Le groupe de travail a écrit un pamphlet de gauche, pas celui du gouvernement.”
Le résumé
Le groupe de travail mandaté par le ministre des Finances pour réformer la fiscalité esquisse quelques pistes. À l'exception de l'étalement des barèmes fiscaux, beaucoup de propositions vont dans le sens d'une augmentation de la fiscalité. C'est le cas avec la taxation des loyers, des plus-values immobilières et des plus-values sur actions. Bruno Colmant estime que notre fiscalité devrait avant tout stimuler l'investissement et l'entrepreneuriat.
Merci beaucoup !
Je travaille dans la rédaction/traduction. Principalement institutionnel et depuis peu je voudrais me spécialiser dans le juridique.
Ah, je vois! Ca ne doit pas être évident d’avoir des clients réguliers effectivement