Le chef de Wagner a-t-il été assassiné ? Comme toujours quand on s’approche de Poutine, le brouillard s’épaissit, le vrai n’est qu’une des nuances du faux. De traiteur du Kremlin à illustrateurs pour enfants, Evgueni Prigojine a déployé un théâtre de la cruauté de Bamako à Bakhmout, entre geôles, hôtels miteux, palaces d’oligarques et décombres d’un Empire… Quand la vérité disparaît, il reste la vérité des masques. Les voici.
Une brute cruelle
De la #Centrafrique à l’#Ukraine en passant par la #Syrie, le groupe Wagner et son chef se sont distingués par leur #cruauté. #Prisonniers torturés et exécutés ; #journalistes assassinés dans des embuscades ; #déserteurs massacrés… En plus de participer du culte de la #violence qui caractérisait la #milice, ces exactions avaient aussi pour fonction de #terroriser : de nombreuses vidéos montrent des #mercenaires de Wagner en train de les commettre.
« À utiliser dans les négociations importantes ».
Dans cet univers sanguinaire, une arme a pris valeur de symbole : la masse, cet énorme marteau qu’utilisent notamment les forgerons. C’est avec elle que sont exécutés certains prisonniers et, surtout, les déserteurs du groupe. À propos d’une vidéo montrant le #meurtre, à l’aide d’une masse, d’un déserteur, Prigojine a lâché ce commentaire laconique dans un communiqué : « La mort d’un chien pour un chien ».
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Le prisonnier
Evgueni Prigojine a raté la chute de l’URSS. En 1981, après avoir agressé une femme dans les rues de Saint Pétersbourg, il est condamné à 11 ans de colonie pénitentiaire. Il passe finalement neuf ans derrière les barreaux, avant d’être libéré en 1990. Ce passé, qui lui a permis de maîtriser les codes de la confrérie des voleurs dans la loi, les vori v zakone, lui a toujours conféré une forme d’aura. Trente deux ans après, il est revenu dans une colonie pénitentiaire. À l’été 2022, alors que les forces russes connaissaient de plus en plus de difficultés sur le front ukrainien, il publicise le recrutement de nouveaux mercenaires : ce sont des prisonniers à qui il explique que, quoi qu’il arrive, ils ne reviendront jamais en prison si jamais ils s’engagent. On estime qu’à l’apogée de l’engagement de Wagner en Ukraine, 80 % des cinquante mille hommes déployés par l’organisation seraient sortis des prisons russes. S’ils contribuent à l’augmentation vertigineuse des effectifs du groupe de mercenaires, ce sont eux qui sont notamment utilisés comme chair à canon dans les combats de #Bakhmut.
Wagner en Afrique
Après avoir commis des horreurs en Syrie pendant des années, le groupe Wagner a étendu ses activités en #Afrique, en jouant notamment du ressentiment anti-français.
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